Depuis que le journaliste-potentiel candidat et Prophète des droitards Zemmour s’est fait éjecter de la chaîne de CNEWS de Bolloré où il y prêchait quasi-quotidiennement, Éric ne cesse de faire le tour des médias la semaine et le tour de la France le week-end pour faire la promotion de sa Sainte Bible dans ces conférences/prêche/meeting. Son actuel accès littéraire où il s’est fait auto-éditer pourrait d’ailleurs peut-être l’aider à son autofinancer de futur campagne électorale.
Alors que la candidature de Zemmour n’a pas encore été annoncée, l’effervescence médiatique autour d’une candidature d’un journaliste se reflète dans l’opinion et les divers récents sondages. L’actuel effet de nouveauté en terme de marketing politique autour du télévangéliste Zemmour n’est pas sans rappeler l’engouement médiatique autour du télévangéliste-candidat de la Startup Nation qu’a été le jeune et beau gendre Macron en 2017.
Une étape médiatique vient de franchir avec un petit pas pour le paparazzo mais un grand pas pour la presse à scandale avec la une de Zemmour dans le dernier Paris Match. Une légendaire car comme reporte RTL : « Éric Zemmour en une de Paris Match, c’est une première et un fait de campagne. Paris-Match n’a jamais fait sa une avec Jean-Marie Le Pen ou avec Marine Le Pen, jamais. C’est la première fois qu’un homme politique français situé à l’extrême droite sur l’échiquier fait la couverture de cet hebdomadaire. »
Et c’est là où le bât blesse. Est-ce qu’Éric Zemmour serait un candidat d’extrême-droite ? Quand on essaye de comprendre son idéologie en économie, on comprend qu’il n’y a rien de révolutionnaire ni d’extrémiste. Sa ligne économique coche toutes les case pour rassurer le CAC 40 et l’électorat de la droite traditionnelle.
Quand on a été pendant très longtemps journaliste au Figaro, c’est sûr qu’on est formaté pour ça. Donc associer facilement « extrême-droite française » et un journaliste français de sensibilité libérale-conservatrice, d’origine algérienne de confession juive en tant que français assimilé est abus et une grave faute déontologique de la part des journalistes progressistes. Comme conclut cet excellent article de Causeur sur cette fâcheuse association fascisante : « Nous sommes en passe d’atteindre le niveau zéro du débat d’idées. »
Pour en revenir à cette spectaculaire une de Paris Match ayant été révélée hier le mercredi 22 septembre 2021, c’est Libération qui crache le morceau :
A l’heure des campagnes politiques en ligne en pleine crise sanitaire avec la limitation de regroupement des personnes pour le respect des gestes barrières et à l’heure où Macron s’est reconverti en tant qu’influenceur d’Instagram et de Tik Tok, comment émerger en tant que personnalité politique parmi tout ce bruit médiatique et la saturation d’information sur les réseaux sociaux ? Le spécialiste du marketing New-Yorkais Seth Godin l’a déjà expliqué qu’aujourd’hui nous sommes à l’ère du buzz et la controverse est le meilleur moyen de communication pour pouvoir attirer de nouveaux clients sur un produit nouveau pour le faire passer le consommateur à l’acte d’achat.
Le monde politique s’est totalement fondu dans du marketing, couplé au déficit d’attention des cerveaux des consommateurs trop stimulé par toutes sortes de courtes vidéos des réseaux sociaux, les présidentielles démarrent comme un feuilleton de téléréalité. En Occident, c’est Berlusconi et plus récemment Trump, qui ont très consciemment voulu changé ce paradigme en politique en accélérant cette mutation. Ce n’est certainement pas Elodie Gossuin, Miss France 2001, qui a été au cœur d’un buzz médiatique concernant sa prétendue « transsexualité » durant le concours Miss Univers, dont le propriétaire milliardaire était autrefois un certain Donald Trump, qui va nous dire le contraire.
Un ministre clé du gouvernement d’Emmanuel Macron, pour ne pas le citer Darmanin au ministère de l’Intérieur, vient de faire une petite sortie assez peu commentée concernant la dangerosité du candidat Zemmour qui pourrait dépasser celui du parti Les Républicains. Cette sortie peut rappeler celle de l’entre-deux tour des présidentielles de 2017 où on aurait laissé fuiter l’information que Macron craignait de débattre face à une Marine Le Pen pugnace. Depuis on sait comment cela a terminé ! Tout cela n’était que du bluff et là-dessus, Macron est assez fort dans la forme et jamais dans le fond!
Je veux donc féliciter la machine médiatique de créer le Macron de droite tentant de faire cette union entre les électeurs LR et ceux du Rassemblement National tant rêvé des droitards, électoralement minoritaire critiqué par l’ancien chantre de l’union des droites, l’ex conseiller de Nicolas Sarkozy en personne, Patrick Buisson qui affirme « qu’il fallait parler aux électeurs de gauche, que cette initiative d’alliance des droites n’avait pas d’avenir ». En effet, la ligne populiste a comme objectif premier de vouloir dépasser le clivage gauche/droite. La Génération Z regorge des « marcheurs » version « petit-bourgeois catho de droite » issu des grands centres urbains prêt à défendre leur idole médiatisée, comme les millénnials lambdas. Son responsable l’a dit sur BFM TV ce lundi 20 septembre en tentant de répondre à la question « Zemmour est-il le Trump français ? » dans le Live Toussaint qu’Éric Zemmour n’est pas un populiste c’est un candidat de droite. Alors que pendant longtemps les médias misaient sur Marion Maréchal pour faire cette fameuse union des droites, il est très clair qu’aujourd’hui son candidat idéal se trouve être un journaliste de droite fatigué de rester dans l’ombre…
La séquence médiatique de Paris Match très commentée sur les réseaux sociaux précède le très attendu débat de Mélenchon contre le journaliste Zemmour sur BFMTV qui a eu lieu aujourd’hui même. Alors que l’insoumis avait mainte de fois refusé de vouloir débattre avec cette prétendue « extrême-droite » qu’il a toujours dénoncé, il a accepté in extrémis de vouloir débattre avec le journaliste de droite potentiellement candidat. Est-ce que les vives et incessantes critiques de Mélenchon contre la « zemmourisation des esprits » et « l’extrême-droite », lui faisant le chantre de la créolisation, du vivre-ensemble et faisant l’islamophobie son nouveau cheval de Troie loin de ses réflexes de laïcard d’autrefois abandonnant sa ligne populiste-républicaine de 2017 qui le font chuté dans les sondages, n’ont-ils pas pour but de faire oublier son admiration qu’il a pour Zemmour avec qui il était copain-copain pour avoir fêter le 50ème anniversaire de ce dernier en soirée déguisement spécial Napoléon ?
Mélenchon a fait savoir qu’il était prêt pour ce débat attendu sur le réseau social préféré des milénnials dégénérés (#pléonasme), TIK TOK. Le site web linternaute a même fait la promotion de ce duel télévisé en ces termes : « ZEMMOUR / MELENCHON. Suivez en direct le débat entre Éric Zemmour et Jean-Luc Mélenchon, organisé sur BFMTV. Ce premier événement télévisuel de cette élection présidentielle intervient alors que le polémiste d’extrême droite perce dans les sondages ». Bien sûr chacun se refermant gentillement dans sa caricature de gauchiste et de droitard pour le maintien de l’ordre établi. La une de Paris Match officialise les présidentielles sous le signe de «l’entertainement », en somme du divertissement alimentant le spectacle médiatique et l’abrutissement des masses…
Moral de tous ces petites hallucinantes anecdotes politico-médiatiques collées bout à bout : Est-ce que le président sortant qui sait qu’il pourrait être facilement réélu s’il serait qualifié s’il se retrouvait qualifié au second tour des présidentielles de 2022 face à Marine Le Pen, comme en 2017, ne serait pas-t-il pas en train d’accepter d’avoir Zemmour comme principal opposant crée par tout la machine médiatique ? Et pour conclure sur une citation ayant fait le buzz je dirais : « je crois que la question, elle est vite répondue… ».
Everyone loves it when individuals get together and share opinions. Great blog, stick with it!