Recentrage et respectabilité de Valeurs Actuelles, vitrine du Macron-Zemmourisme

J’enfonce une porte ouverte en débutant cet article : la neutralité journalistique n’existe pas ! Et certainement pas sur ce blog où j’assume mon point de vue de social-souverainiste. Mon souverainisme a fait de moi un lecteur assidu de Marianne, surtout depuis que ma journaliste préférée de tout le temps est devenue en 2018 sa directrice de rédaction, mais aussi un lecteur assidu depuis 2012 de Valeurs Actuelles ! Préférant largement la ligne éditoriale Marianne à celle de « VA », il n’en demeure pas loin que je suis de très près l’évolution de ce dernier qui vient de ringardiser mon journal préféré avec ces sobres vidéos pédagogiques de l’ancienne professeur chevènementiste. Les divers réseaux sociaux de Valeurs Actuelles annonçaient la sortie d’une vidéo depuis plusieurs jours avec une drôle d’affiche. Elle ressemblait à une grosse production hollywoodienne, le tout présenté et écrit en anglais. Bien sûr, c’est tendancieusement parodique et fait avec une pointe d’autodérision, mais un film de près de 27 minutes a bien été publié le lundi 15 à 21h00 ! Ce simple court métrage intitulé « NOTRE VIDÉO LA PLUS IMPORTANTE » vient de donner un gros coup de vieux à toutes les rédactions franco-parisiennes traditionnelles. Geoffroy Lejeune, directeur de la rédaction de VA depuis 2016, y présente la rédaction de Valeurs Actuelles mettant sous les feux des projecteurs ses journalistes phares qui restent habituellement dans l’ombre. Cette stratégie surfant sur la vague de la révolution numérique, à la pointe d’une campagne de séduction marketing auprès de la Génération Y, mais surtout Génération Z, grâce à la création de VA+. Toute cette évolution n’est pas née comme ça du jour au lendemain ! Car pendant que beaucoup de gauchistes incultes sont scandalisés par le prétendu glissement droitier de Macron présent que dans les mots (et non dans les faits), je suis plutôt surpris par la modération d’une grande partie de la droite prétendument « dure » (du moins perçu comme tel), incarné par le recentrage de VA, qui passe totalement inaperçu devant les yeux des gauchistes obnubilés par le chiffon rouge droitier. Le monde relatait en 2018 :

« À présent, l’un des actionnaires affiche sa volonté de « recentrer » le journal et d’infléchir sa ligne jugée trop à droite ou à l’extrême droite […] La direction éditoriale est aujourd’hui assurée par Geoffroy Lejeune. […] Il a été confirmé comme directeur de la rédaction par les actionnaires. Le recentrage ne serait-il qu’un prétexte ? Valeurs actuelles cherche en tout cas sa voie : le dernier numéro propose par exemple une longue interview de Benjamin Griveaux, le porte-parole du gouvernement d’Édouard Philippe, avec lequel les relations étaient mauvaises pendant la campagne présidentielle, quand le magazine soutenait François Fillon. Mais « en même temps », Valeurs actuelles prépare une nouvelle couverture sur Marion Maréchal-Le Pen… Entre recentrage et grand écart, donc. »

Europe 1 disait en 2016 à propos de l’anniversaire des 50 ans du magazine conservateur :

« L’hebdomadaire de la droite conservatrice fête en grande pompe ses 50 ans mercredi. Son indéniable succès illustre la droitisation de la société française […] Pour les organisateurs de cette soirée, il s’agit de démontrer une nouvelle fois la pleine santé d’une publication qui a su profiter des déboires de la gauche au pouvoir, comme d’une droitisation certaine de la société. Augmentation de près de 50%. Depuis octobre 2012 et la prise de pouvoir d’Yves de Kerdrel, directeur général du groupe, la diffusion a augmenté de près de 50%. De moins de 85.000 à près de 120.000 exemplaires en Diffusion France Payée, selon l’Alliance pour les chiffres de la presse et des médias (ACPM). Dans le même temps, les autres grands news magazines ont tous perdu des lecteurs, parfois dans des proportions impressionnantes […] Un syndrome Marianne ? Mais l’hebdomadaire profite aussi incontestablement de la déconfiture de la gauche au pouvoir, impopulaire comme jamais sous la 5ème République. De quoi craindre un « syndrome Marianne », du nom de ce magazine très anti-Sarkozy qui, après avoir prospéré sous l’ancien président de la République, a vu ses ventes s’écrouler après 2012 (de plus de 230.000 exemplaires à moins de 150.000, selon l’ACPM) ? »

L’explication qui découle de cet article est simple : la quasi-totalité des journaux et magazines parisiens est de centre-gauche ou de centre-droit, soit un centrisme mou en invoquant une fausse neutralité idéologique (en quoi le centrisme serait-il neutre ?!). Valeurs Actuelles et Marianne sont les deux rédactions emblématiques Française assumant leur journalisme d’opinion, l’un à droite, l’autre à gauche. Lorsque la droite est au pouvoir, c’est Marianne qui connaît un gros succès de vente (sous Sarkozy). Et inversement quand la gauche est au pouvoir, c’est Valeurs qui connaît cette fois-ci un gros succès de vente (sous Hollande). La question qui se pose avec Macron, c’est premièrement : est-ce qu’il est un président de gauche ou de droite ? Deuxièmement : quel journalisme d’opinion, celui de droite et celui de gauche, gagne-t-il à être le plus audible durant cette confusion idéologique ? Quand on sait qu’Emmanuel Macron est le premier président depuis Jacques Chirac qui accorde un entretien à Valeurs Actuelles et assume une proximité avec ce dernier durant son mandat, je crois que la question, elle est vite répondue…

« Dix pages au fil desquelles le président déroule sa vision sur la laïcité, l’immigration, le communautarisme […] il condamne la « sécession » communautariste, mais appelle à ne « pas tomber dans le piège communautarisme = islam », rejette « la dialectique » à ses yeux « mortifère » qui consiste à « parler de racisme anti-Blanc » comme Éric Zemmour. C’est bien sur la politique migratoire que le chef de l’Etat apparaît, une nouvelle fois, le plus ferme, martelant sa volonté de lutter contre l’immigration illégale, en réduisant les délais d’instruction des dossiers du droit d’asile ou les abus de l’Aide médicale d’Etat (AME). La question « des gens qui viennent avec un visa touristique, qui restent trois mois et ensuite se mettent à l’AME », il veut la régler « vite » […] Macron l’assure, « on peut dire tout cela sans avoir le discours du Rassemblement national ». Une façon d’assumer. La volonté de déminer, aussi. »

« L’idée prêtée à ces clins d’œil appuyés à la droite de la droite, la “triangulation”. Une stratégie politique importée des États-Unis consistant à occuper le terrain de l’adversaire pour mieux l’affaiblir. Un jeu qui n’est pas sans risque, puisque la manœuvre peut se retourner contre celui qui y a recours. Ce qui pourrait être le cas avec l’anecdote rapportée par Éric Zemmour, à la condition que la polémique prenne. »

Je suis un souverainiste de gauche qui assume d’avoir fréquenté avec l’autre rive droitière du souverainisme à Paris. C’est à partir de mes diverses observations de ce milieu droitier imbriqué malgré lui dans la triangulation macroniste et la dissonance cognitive zemmourienne que je m’apprête à vous décrypter à travers la normalisation d’un ancien magazine longtemps resté marginale.

PARTIE 1) Le succès de VA, les raisons oubliées du marketing électoral droitier du Macronisme 

Il faut d’abord remonter à la genèse du succès et du renouveau ce magazine classé marginalement à la droite de la droite de l’échiquier politique depuis sa création en 1966. L’arrivé d’Yves de Kerdrel à la tête de la rédaction depuis 2012, couplé à la loi du mariage gay de Christiane Taubira critiqué par le succès de la manif pour tous, va aider à l’explosion de vente du magazine sous le quinquennat Hollande. Ce quinquennat socialiste est également marqué par le succès électoral du Front national de Marine Le Pen, mais également par les différentes vagues d’attentats islamistes qui ont frappé le pays. C’est dans ce contexte que Valeurs Actuelles a fait bondir ses ventes avec des unes de plus en plus provocantes, allant jusqu’à sa condamnation devant la justice. C’est ainsi que cet ancien proche d’Emmanuel Macron, issu tous les deux de la commission Attali sous Sarkozy, se vante en affirmant en 2016 : « A mon arrivée l’âge moyen des lecteurs était de 65 ans, aujourd’hui, c’est 54 ans » ! Ce rajeunissement du lectorat de Valeurs Actuelles, est-il dû à la droitisation du débat comme l’affirme assez simplement la bien-pensance de gauche ? Ou serait-ce plutôt la « droitisation » d’une majorité silencieuse retranchée dans des villes petites et moyennes hors des banlieues des villes-métropoles par stratégie d’évitement de la cohabitation multiculturelle qui ne se passe pas forcément bien, qui touche de plus en plus une partie de la jeunesse française ? Il faudrait déjà que tout les médias critiques et opposant de la ligne éditoriale de Valeurs Actuelles se mettent d’accord sur l’origine politique centriste de Kerdrel. Les Inrockuptibles nous dévoilent ainsi :

« Appelé en septembre 2012 pour redresser une maison en difficulté, de Kerdrel n’a pas franchement le profil de l’idéologue flirtant avec le Front national. C’est même tout l’inverse. Fin août 2007, au premier étage du Musée du Quai Branly, les 43 membres de la commission Attali se réunissent pour plancher sur des solutions pour relancer la croissance française. Lors d’un tour de table, Yves de Kerdrel, l’homme qui titrera plus tard « L’invasion qu’on cache », préconise une solution choc : « relancer l’immigration qui est source de richesses et donc de croissance ». Six ans plus tard, Jacques Attali garde le souvenir d’un « garçon ultralibéral tant du point de vue économique que social ». Yves de Kerdrel nous assure aujourd’hui que tous ses amis sont des sociaux-démocrates, et qu’il est proche d’Emmanuel Macron, secrétaire général adjoint de la présidence de la République. »

Il n’est en rien étonnant que Kerdrel puisse dire en 2016 qu’il faut écouter Emmanuel Macron… Le directeur de la rédaction de VA Yves Kerdrel laisse sa place en 2016 à certainement l’un des plus jeunes éditorialistes de la presse parisienne, Geoffroy Lejeune âgé de seulement 28 ans à l’époque. Yves Kerdrel quitte définitivement la direction de VA en 2018, lui-même remplacé par le nouveau racheteur de VA Erik Manjalou, pendant que Geoffroy Lejeune reste directeur de la rédaction. Lejeune l’équilibriste droitier, c’est la synthèse entre les vieux conservateurs du magazine et sa toute nouvelle garde qu’on lié à une chaîne YouTube très actif voulant concurrencer Konbini, AJ+ et BRUT. Cette synthèse intergénérationnelle est bien posée dans le mini documentaire de 27 minutes. D’ailleurs, on peut y apercevoir un partenaire de VA, y faisant sa promotion, c’est l’Institut de Formation Politique se trouvant dans le 16e arrondissement parisien. C’est cette école qu’a inspiré Marion Maréchal pour montée la sienne à Lyon.

J’y ai effectué deux week-ends de formation, l’atelier du niveau 1 et celui du niveau 2 (il y en a 3). Bien sûr en tant que proche du milieu estudiantin et sympathisant du syndicat souverainiste de la Cocarde. C’est avec mes camarades cocardiers que je suis allé coller mes premières affiches sur le terrain et où j’ai croisé en autre le journaliste de VA+ présent dans le mini-documentaire de 27 minutes, Armel de Marsac. C’est à l’I.F.P. que j’ai brièvement côtoyé un de ses plus adorables responsables Stanislas Rignault, l’actuel responsable de la Génération Z (Ndrl : Zemmour). C’est également l’I.F.P. que j’ai croisé et déjeuné avec la charmante Thaïs d’Escufon de Génération Identitaire, mais aussi que j’ai écouté religieusement Geoffroy Lejeune, porte-parole du saint prophète de l’union des droites Éric Zemmour, dont Valeurs Actuelles est une de ces principales et zélés relaies. C’est dans différentes soirées que j’ai fréquentées des féministes du collectif Némésis, dont sa présidente. Vous savez ces dangereuses identitaires anti-immigration de la droite de la droite qui fréquente un créole, donc non-blanc européen, et souverainiste de gauche comme moi. C’est avec la cocarde étudiante que j’ai faite « activement » ma première manifestation de ma vie contre la P.M.A. auprès de Marchons Enfant le 6 octobre 2019 ! En quoi, la location des ventres comme on louerait des bras dans des usines, la Procréation Médicalement Assistée, le « droit à l’enfant » comme simple volonté consumériste est-il un progrès et une valeur de gauche ? Je n’aurai jamais la même sensibilité que des petits-bourgeois droitards, car souverainiste de gauche, mais le progrès social ne sera jamais lié à l’extension du marché à l’essence de la vie, à la fécondation et à l’ADN humain via la Gestation Pour Autrui. Et encore heureux que je ne suis pas le seul à Gauche à s’y opposer tout naturellement ! C’est parce que j’ai observé ce milieu conservateur depuis plus d’une décennie et que j’ai été physiquement près de ce milieu durant mon séjour parisien, que je connais leurs qualités et leurs défauts. Je suis en mesure d’émettre des critiques plus juste et nuancé ceux caricaturaux des gauchistes sectaires. En tant que souverainiste de gauche, j’ai toujours eu de très vives discussions avec mes amis droitiers, allant parfois jusqu’aux très grosses disputes. Mais je remercie mes amis de droite d’avoir eu la tolérance de m’avoir laissé intégrer leur milieu, malgré mes accents très divergents de leurs propos. Le citoyen moyen formaté par le clivage gauche/droite ne peut pas comprendre ce que l’ouverture d’esprit veut dire quand on n’est pas dogmatique !

Quand Libération titre sérieusement : « Zemmour, Bolloré… le retour triomphal de l’extrême droite médiatique », je suis plus qu’effaré en tant que principal opposant du candidat-journaliste Zemmour. Je critique Zemmour d’être un européiste modéré qui caresse la bourgeoisie de droite modérée dans le sens du poil, qui a voté deux fois Mitterrand en 1981 et 1988 en affirmant : « Je me croyais de gauche. J’ai voté pour Mitterrand en 1981 et en 1988. Et puis, j’ai rompu avec la gauche depuis l’histoire du voile islamique au collège de Creil. » Donc associer un descendant d’Algériens berbères à « l’extrême-droite française » est un grave abus de langage et signe d’une profonde bêtise issu d’un ton dogmatique gauchisant. Alors que le service public se sclérose dans le gauchisme en pur en perte d’audimat, des chaînes privés de droites émergent tout simplement puisque le capital s’adapte aux évolutions sociétales et aux évolutions des mentalités. La gauche n’est plus aussi hégémonique qu’autrefois, elle doit cohabiter avec la droite. Comme la bien résumé la journaliste Eugénie Bastié dans son dernier livre « la guerre des idées » : « Il n’y a plus de dialogue possible entre les partis idéologiques opposés ». Chaque média se renferme sur son pré carré idéologique critiquant son concurrent d’être partial, ce qui donne ce dialogue de sourds entre Yann Barthes de Quotidien et Sonia Mabrouk de Cnews ! Le succès journalistique existe grâce à un public existant et non comme c’est souvent inversement dit, un journal ne peut pas créer de lui-même son succès par simple effet de buzz sans avoir en amont le soutien d’un lectorat fidèle. La généalogie du succès éditorial de Valeurs Actuelles (ainsi que Sud Radio et Cnews) étant posé, nous pouvons maintenant entamer le cheminement de ma réflexion initiale incarné par le drôle titre de cet article.

PARTIE 2) L’élection de l’ambigu président « en même temps »! 

En tant que candidat à la présidentielle de 2017, Macron explique le matin que la culture française n’existe pas et que l’après-midi, il se déclare comme mystique en contact avec la transcendance prêt à rendre hommage à sainte Jean D’Arc. C’est avec un très étrange positionnement qui permet au candidat Macron de dire durant la campagne présidentielle de 2017 qu’il est favorable à la Procréation Médicalement Assistée pour les couples lesbiens, tout en voulant rendre hommage à ces opposants de la manif pour tous qui ont été humilié sous le quinquennat du président Hollande dont il a été ministre. Tout ça pour pouvoir draguer l’électoral socialiste et « en même temps » l’électorat conservateur de Fillon avec le groupe « Sens Commun » empêché d’arriver au second tour à cause des affaires qui l’ont nuit médiatiquement. Les résultats sont là pour l’ancien ministre de l’Économie qui sera élu président de la République française en 2017 grâce à une écrasante majorité au second tour tout bord confondu (52% des électeurs insoumises et 48% des électeurs fillonistes). Et ça peu importe s’il a été le président le plus mal élu avec le plus fort taux d’abstention depuis 1969. C’est de positionnement à la confluence entre les progressistes de gauche et les libéraux de droite qui permet à Manu d’utiliser de manière abusif son expression si emblématique, L’élection de Macron se solde sur l’échec du camp souverainiste éparpillé au premier tour et incapable de se rassembler massivement derrière Marine Le Pen au second tour. A propos du camp souverainiste majoritaire, l’économiste Jacques Sapir nuance :

« Quatre candidats ont recueilli entre 19% et 23% des suffrages. C’est tout à fait exceptionnel. Nous sommes passés grosso modo du bipartisme LR-PS à une espèce de quadripartisme. La deuxième chose importante, c’est la victoire culturelle des termes du souverainisme. Je pense qu’il est extrêmement important, car l’ensemble des candidats souverainistes – Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon, mais aussi Nicolas Dupont-Aignan et d’autres petits candidats ont obtenu un total de près de 47% des voix. Mais surtout, nous avons entendu le 23 avril quand Emmanuel Macron a fait son discours, qu’il avait utilisé à deux reprises le mot «patriotes». Il a dit : « Nous sommes le camp des patriotes » ou « j’appelle les électeurs patriotes », ce qui était avant le discours de Marine Le Pen, voire celui de Jean-Luc Mélenchon. Le fait qu’Emmanuel Macron soit dans l’obligation de reprendre ces termes, signifie que d’une certaine manière, le souverainisme est en train de gagner la bataille culturelle. »

C’est dans ce contexte de la droite de gouvernement éloigné du pouvoir depuis 2012, que Zemmour pas encore candidat ne cesse de faire aujourd’hui de gros clin d’œil à la droite libérale-conservatrice orpheline, dans le but de ressusciter un RPR d’antan totalement fantasmé…

Il faut bien se remettre dans le contexte du bilan des présidentielles de 2017 où Éric Zemmour critique virulemment l’échec de Marine Le Pen et se différencie totalement de l’analyse de son ami :

« Tout le monde connaît la légende du roi Midas : le roi qui transformait le plomb en or. Au cours de cette campagne présidentielle, Marine Le Pen a réussi l’exploit de réécrire la légende à l’envers : elle a changé en plomb tout l’or qu’elle touchait. Au début de la campagne électorale, les sondages lui promettaient un score avoisinant les 30 % ; elle a fini à 21 %. Sa place au second tour était assurée ; il n’a pas manqué grand-chose pour que François Fillon et même Jean-Luc Mélenchon lui passent devant. Elle devait sortir première ; elle a fini deuxième derrière Macron. Au début de l’entre-deux-tours, on lui promettait 40 % des voix, voire davantage. Une dynamique pouvait la conduire, non à la victoire, mais à 45 % des suffrages. Une défaite honorable. Et qui préserve l’avenir. Mais avant, il y eut le débat télévisé : Marine Le Pen a fini à 33 % ! »

Il continue sa vive critique en affirmant : « La leçon n’a pas servi. Un économiste brillant, Jacques Sapir, homme de gauche et pourfendeur talentueux de l’euro, a convaincu ses nouveaux amis, Marine et Florian, que tout était possible. Que le rapprochement des deux rives, comme disait Chevènement, pourrait s’opérer autour d’un ennemi commun : l’euro. Mais cette alliance avait un prix : il fallait mettre un bémol sur l’immigration. Renoncer à juguler l’islam et sa prétention à régenter des parties de plus en plus importantes du territoire français. Ce que Sapir appelait « un discours républicain », alors que c’est en vérité l’exact opposé. Toute la campagne de Marine Le Pen est inscrite dans ce funeste compromis : Jacques Sapir gère le cerveau de Florian Philippot, qui gère le cerveau de Marine Le Pen. Trio infernal. Trio de l’échec. »

L’économiste Jacques Sapir ne se fait pas fait attendre pour émettre sa lucide critique dès le 12 mai 2017 sur la recomposition politique suite à l’élection de Macron, qui explique PROPHÉTIQUEMENT l’actuelle transition macron-Zemmouriste des présidentielles de 2022 :

« Dans cette forme de décomposition et de recomposition, la droite traditionnelle, celle du Figaro, joue son propre jeu. Elle pousse à l’éclatement du FN, et on le voit avec la tribune d’Eric Zemmour. On devine l’immense joie devant la déconfiture de la candidate du Front National, sommée de retourner à ses « fondamentaux » identitaires et d’abandonner ce qui pouvait effrayer le bourgeois, c’est à dire la question sociale, celle de la mondialisation et celle de l’Euro. Le point est effectivement significatif. Alexandre Devecchio, dans l’émission, parlait d’un souverainisme social et d’un souverainisme identitaire. Ce n’est pas faux, même si c’est incomplet. Il faudrait y ajouter un souverainisme de liberté, qui voit dans la souveraineté de la nation la garantie de la liberté politique du peuple. On comprend pourquoi certains mettent l’accent sur la question identitaire, au détriment des deux autres. Cela permet d’évacuer ce que la notion de souveraineté contient de réellement critique vis-à-vis du système. Car, ce souverainisme identitaire n’est nullement incompatible avec l’ordre des choses tel qu’il existe, avec l’Union européenne, avec le néo-libéralisme. Par contre, le souverainisme social et le souverainisme de liberté, celui qui comprend que la démocratie n’est vivante que dans un cadre politique souverain portent en eux une critique radicale de ce même ordre des choses. Dès lors, on voit bien le jeu conservateur se révéler, tant idéologiquement que politiquement. Un Eric Zemmour s’y complet. Il est tellement facile d’éructer sur le « grand remplacement », un verre à la main, depuis le comptoir vernis d’un bar de grand hôtel. Mais, ce n’est pas cela qui répondra aux problèmes des ouvriers licenciés à la suite de la délocalisation de leur usine, ou de la faillite de cette dernière en raison de l’effet du taux de change fixé par l’euro. Dans ces grandes manœuvres qui s’annoncent pour le dépeçage du FN, certains rêvent de le voir revenir à la position de supplétif de la droite traditionnelle, ce qui est d’ailleurs exactement le rêve de Macron qui lui espère qu’un FN retourné à sa ligne identitaire stérilisera une partie des voix de la droite, lui laissant politiquement le champ libre pour mener à bien sa propre recomposition. »

Zemmour vise assez explicitement la remise en cause de l’euro, de l’Union européenne et donc de la ligne populiste « ni gauche/ni droite » influencée par Florian Philippot qui a été poussé par la porte de la sortie du parti dès septembre 2017. Ce dernier expliquait récemment dans Valeurs Actuelles :

« En tant que vice-président du FN, j’avais alerté, dès 2016, sur le risque considérable de vouloir normaliser l’offre programmatique du parti. L’arrivée ou le retour de personnalités connues pour leur volonté de recentrer le positionnement du parti, c’est-à-dire d’éliminer toute contestation de l’Union européenne, ou encore des politiques austéritaires, a conduit le parti, dès la campagne présidentielle de 2017, à brouiller le message du parti. Dans l’entourage de Marine Le Pen, les hésitations sur l’euro, la volonté très claire de caler le discours économique sur celui de la droite classique, le souci de ne pas heurter l’électorat en traitant de manière radicale (au bon sens du terme, c’est-à-dire en les travaillant à la racine) les problèmes de souveraineté de la France, ont contribué à une perte de clarté et d’attractivité, mesurable dès le premier tour, et ont nettement contribué aux hésitations de la candidate, en particulier lors de son débat face à Emmanuel Macron. Déjà à l’époque, et de manière encore plus évidente et rapide après mon départ du parti à l’été 2017, le RN s’engageait sur la voie de la « normalisation », c’est-à-dire pour faire simple sur le chemin de l’alignement sur le discours et les propositions de LR. Très rapidement, les renoncements programmatiques se sont accumulés : fin de la sortie de l’euro, puis de l’Union européenne, exit la sortie de l’OTAN, ou encore, plus déroutant encore pour la base électorale du parti, de la CEDH et même de Schengen ! Sans parler du ralliement à un positionnement sur la dette que ne renierait pas Macron. »

La candidature de Zemmour participe au dépeçage du RN et des LR en promouvant l’union des droites, tout en évitant que la question sociale et économique. Soit le radical inverse du programme commun entre le Parti Social de Mitterrand et le Parti communiste Français de Marchais. Zemmour prône donc implicitement une simple union de l’électorat LR et RN grâce au programme commun entre les entreprises du CAC 40 et de l’empire médiatique du milliardaire Bolloré ! Son ami Patrick Buisson pourrait être intrigué par cet attrape-nigaud électoral sarkozyste réchauffé ! Ce dernier a quant à lui abandonné sa fumeuse théorie de l’union des droites depuis l’élection de Macron en devenant le porte-parole d’un populisme dépassant le clivage gauche/droite : « Il n’y a aucune convergence possible entre libéralisme et populisme !». La fin du (premier) quinquennat de Macron a réactivé le vieux clivage gauche/droite qui favorise la divergence irréconciliable entre la ligne populiste buissionnère et sa camp droitier zemmourien qui fonce tête baissée dans une dissonance cognitive macroniste. Ainsi Marion Maréchal affirme haut et fort que le bloc de droite est majoritaire en France en 2021 à 36%, tout en feignant d’oublier que le centriste Macron aspire déjà l’électorat de droite au réflexe légitimiste durant ce quinquennat de crises, tandis que leur ami Patrick met bien en garde depuis 2017 contre le mirage qu’est l’union des droites depuis au moins 2017 :

« En 1981, les candidats de la droite de gouvernement rassemblaient 49,3% de suffrages au premier tour de la présidentielle. En 2012, ils n’en attiraient plus que 29%. »

Voici la perverse stratégie de l’union des droites qui participe à la réélection d’Emmanuel Macron en 2022…

PARTIE 3) Chronologie d’une opposition contrôlée Macron-Zemmouriste

Alors que le président s’est fait élire sur du centre-gauche, comment a-t-il dévié vers du centre-droit en faisant des clins d’œil à la droite prétendument dur ? C’est ce que nous allons voir en 13 petits actes politico-médiatiques qui mis en perspective peuvent expliquer cette surprenante réactivation de cette fausse opposition, bien sûr en collaboration avec la droite la plus bête du monde !

-1) 17 novembre 2018 : la crise des gilets jaunes

Le point de départ serait la crise des gilets jaunes. Il a 3 niveaux de lecture pour expliquer l’origine de ce mouvement.

Premièrement celle du pourrissement sociale-économique suite à l’élection de Macron, comme étant le plus zélé des disciples du néo-libéralisme au niveau européen !

Deuxièmement, hormis sa ligne social-économique destructeur pour les français plus modestes, Macron a aussi réussi par sa simple personne mobiliser la colère des « Gaulois réfractaires » avec ses phrases condescendantes à répétitions qui n’ont cessé d’humilier les Français.

Troisièmement, elle est la traduction politique de l’échec de n’avoir pas pu contrer l’élection de Macron par l’union des deux électorats populaires de Mélenchon et de Le Pen, où la majorité des deux électorats ont soutenu massivement cette révolte populaire :

« La proportion de ceux qui soutiennent « tout à fait » les « gilets jaunes » est de 47 % dans l’électorat de Jean‑Luc Mélenchon et de 57 % dans celui de Marine Le Pen, bien avant l’électorat de Benoît Hamon où cette proportion n’est plus que de 34 %, de Nicolas Dupont-Aignan (31 %), de François Fillon (15 %) et d’Emmanuel Macron (9 %). »

La convergence et la porosité idéologique entre l’électorat insoumis et frontiste existe.

En revanche, vu que la première conséquence politique du gouvernement macroniste était l’obsession du retour de l’ordre, celui des bourgeois et des retraités apeurés par le « chaos » auquel s’adresse la droite de gouvernement qui osent dénoncer le manque d’action du gouvernement pour maintenir l’ordre. Pourtant, il y a bien eu plus de 10 000 gardes à vue et plus de 3 100 condamnations, soit une réponse pénale sans précédent… Ce réflexe légitimiste bourgeoise et de l’électorat âgé est à l’origine du glissement droitier de Macron.

-2) 25 avril 2019 : soirée sur les dialogues sur l’Europe au Cirque d’Hiver

La soirée est co-organisée par Valeurs Actuelles (qu’on ne présente plus) et l’association Les Eveilleurs d’Espérance où débattait Jacques Attali, François-Xavier Bellamy, Benoît Duteurtre, Michel Houellebecq, Philippe de Villiers, Bruno Le Maire et Éric Zemmour. Les éveilleurs d’espérance, une association versaillaise, c’était s’est déjà fait connaître le 31 mai 2018 (pour les 50 ans de mai 68) qui au côté du magazine l’Incorrect avait co-organisé une soirée intitulée « Débranchons Mai 68 » avec Marion Maréchal, Elisabeth Levy, Jean Sévilla ou encore Charlotte d’Ornellas (présente bien sûr et co-animatrice de la soirée sur l’Europe). Pour faire simplement, c’est la droite bourgeoise conservatrice qui rencontrent les barons du macronisme. Ces derniers sont envoyés comme éclaireur par Jupiter en personne, sachant que c’est Attali qui l’a intronisé dans le monde économique et politique sous Sarkozy :

D’ailleurs, j’y étais, on peut me voir après la phrase d’introduction de Jacques Attali à la 5ème minute de cette vidéo : « d’abord, je suis heureux d’être là même si je me sens un peu comme un lapin invité à un déjeuner de chasseur ».

Bellamy croit en une Europe « enracinée », tandis qu’Attali croit en une Europe « ouverte ». En somme, les deux sont d’accord d’être contre le Frexit et l’abandon de l’Euro. Ils ont des postures différentes, mais tous les deux convergent dans leur croyance en l’européïsme.

L’intrusion bruyante des féministes de La Barbe au tout début du débat entre Éric Zemmour et Bruno Le Maire. Ce brouhaha a durant plusieurs minutes où plusieurs femmes se levaient en hurlant successivement de nulle part dans le public. Durant ces minutes de confusion inaudible, j’ai paranoïaquement cru avoir affaire à un attentat à l’encontre d’Éric Zemmour. On a un ministre de Macron qui condamne indirectement par son silence cette intervention qui voulait empêcher le débat et « en même temps » il y a une ministre de Macron qui soutient ces féministes qui critiquait l’absence de présence féminine dans ces débats. Alice Coffin aurait été satisfaite de constater la venue d’intervenante comme Marine Le Pen ou Marion Maréchal #ironie. Ségolène Royal était initialement invitée, mais avait décliné l’invitation…

On pouvait résumer cette soirée par la dissonance cognitive durant le débat entre Zemmour et Le Maire, où quand Zemmour critiquait l’immigration le public applaudissait et quand le ministre en exercice critiquait ces propos en faisant l’éloge des réformes marconistes libérales, le public applaudissait aussi… C’est gênant d’être au milieu des moutons libéraux-conservateurs…

-3) 26 mai 2019 : les élections européennes

Ne tournons pas autour du pot, voici les résultats : 23,34% pour le Rassemblement National. 22,42% pour la liste de la République En Marche. 13,48% pour Europe Ecologie Les Vert. 8,48% pour la liste des Républicains. 6,31% pour la France Insoumise. Et 6,19% pour la liste socialiste.

Les résultats sont clairs et nets : La République en Marche a bouffé les Républicains. La preuve, c’est que le fiel LR de Versailles bascule en faveur du parti présidentiel. L’attrape-catho Bellamy, tant promu par Valeurs Actuelles et autres médias de la droite conservatrice, n’a pas pu prendre. Macron s’occupe déjà assez bien de sa bourgeoisie de droite !

PS : malgré un fort taux d’abstention, on y remarque également la grande percée historique du vote mariniste en outre-mer où elle est en tête dans quasiment tous les départements ultramarins ! La liste de Jordan Bardella arrive en tête des 24 communes de l’île de la Réunion, ce qui n’était encore impensable lors des présidentielles de 2017 !

-4) 28 septembre 2019 : la convention de la droite (libéral-conservatrice)

On retrouve la caricature de droitarde libérale-conservatrice, avec la question ethnique, mais sans la question sociale avec les deux super-stars, le couple Marion Maréchal et Éric Zemmour,le tout présenté par la petite bulle médiatique Erik Tegnér qui s’est explosé en plein vol par son simple rôle de speakerine. Pendant qu’on y remarquera l’absence volontaire d’un Patrick Buisson, ancien chantre de l’union de la droite, la présence de Raphaël Enthoven comme seul contradicteur de gauche qui a été vivement huée, l’invitée guest-star tout droit venu de la Trumpie Candance Owens, personne n’oubliera pas le discours islamo-centrée de Zemmour. Tout ce petit show à l’américaine s’est soldé d’un rôle à la case « justice » pour le journaliste !

Le seul potentiel point positif serait lui qui semblait être la seule personne sincère dans tout bal d’hypocrite : « Un élu non-inscrit de Seine-Saint-Denis Vijay Monany a lui salué l’action du groupe radical Génération Identitaire, à Bobigny en mars, qui réclamait « de l’argent pour les Français, pas pour les étrangers ».

-5) 11 octobre 2019 : arrivé de Zemmour sur CNEWS en grande pompe

C’était l’événement phare de toute la droitosphère, Zemmour le saint prophète a enfin une nouvelle chaire médiatique où il pourrait proliférer ses prêches chaque soir !

Le succès y est immédiat. Marianne commente en ces termes en mai 2020 suivant « CNews devant BFM-TV : le succès d’une stratégie droitière » :

« Le débat qui penche à droite, la stratégie est une telle réussite qu’elle inspire jusqu’à… BFMTV. « CNews a choisi une ligne clairement conservatrice. Ça nous a poussés à mettre à l’antenne une palette d’éditorialistes aux opinions très diverses. Y compris conservatrices, ce que nous ne faisions peut-être pas par le passé »  »

Même le journal progressiste est ligne huffingtonpost ne peut plus contredire ce succès par ses différents chiffres et graphiques ! On a touché le fond !

-6) 29 octobre 2019 : l’entretien de Macron à Valeurs Actuelles

C’est l’événement médiatico-politique central de la fausse opposition Macron-Zemmouriste.

« Valeurs actuelles tient son scoop : un long entretien publié ce jeudi avec Emmanuel Macron, où le chef de l’État parle d’immigration et de communautarisme. Entretien réalisé à la demande de l’Élysée, « pour sceller véritablement le passage à l’acte II du quinquennat », précise le magazine. Emmanuel Macron est le premier président de la Ve République à accorder une interview durant son mandat à un titre aussi marqué à droite. »

Enfin, s’il y a eu Jacques Chirac avant lui, mais uniquement quand celui-ci n’était qu’un Premier ministre critiqué de « Chirac le facho » !

Le monde relate ainsi :

« Vendredi 25 octobre, dans le vol qui le ramenait de sa première tournée présidentielle dans l’océan Indien, c’est à Valeurs actuelles, hebdomadaire qui relaie volontiers les obsessions de l’extrême droite, que le chef de l’Etat a accordé le premier entretien sur tous ces thèmes. Dans la salle à manger de l’Airbus A330 présidentiel, le chef de l’Etat a accordé quarante minutes d’entretien à l’un des rédacteurs en chef du journal, Louis de Raguenel. »

Vous ne rêvez pas, l’acte II du (premier) quinquennat de Macron a été marqué par le sceau suite à son voyage dans mon département fétiche (NDLR : la Réunion). Mais le comble ne s’arrête pas là. Un article d’un journal en ligne réunionnaise relate le 30 octobre, quelques jours après sa venue dans l’île entre le 23 octobre et 25 octobre, avec un titre anecdotique : « E. Macron oublie son portable dans l’avion, l’Airbus revient à La Réunion »

« Pendant que le président quittait le monument aux Morts pour se rendre à la NORDEV, l’A330 présidentiel faisait demi-tour dans les airs pour lui ramener son téléphone portable […] Après avoir déposé Emmanuel Macron à 16h24 à La Réunion ce mercredi 23 octobre, l’avion présidentiel est reparti stationner à l’Île Maurice, pour des raisons qui restent encore floues. Mais aux alentours de 19h, quelques minutes après le décollage en direction l’île sœur (ndlr : Maurice), le pilote demande à faire demi-tour ainsi que l’autorisation d’atterrir à nouveau à Roland Garros (ndlr : Aéroport de la Réunion). En communication avec la tour de contrôle de l’aéroport, le pilote évoque des « documents » oubliés à bord pour expliquer ce retour. Mais selon nos informations, il s’agirait en réalité du téléphone portable du président de la République […] Un objet d’une grande dangerosité s’il venait à tomber entre de mauvaises mains… Imaginez que quelqu’un ait pu accéder à ses messages ou ses e-mails ! Mais surtout, le président de la République doit rester en permanence joignable par son cabinet resté à Paris, ainsi que par les ministres, si jamais il se passe quelque chose d’important quelque part dans le monde. Comment un président de la République, entouré de ses dizaines d’assistants et autres services de sécurité, a-t-il pu oublier son portable dans l’avion ? D’autant que la petite étourderie a un prix : une heure de vol dans l’A330 présidentiel coûte 20 776 euros selon nos confrères de GQ Magazine. »

Cette affaire aurait pu rester dans les oubliettes de l’Histoire, mais voilà que le destin a décidé autrement ! Zinfos974 revient à la charge encore deux semaines plus tard le 8 novembre 2020 avec l’énigmatique titre : « Valeurs Actuelles a-t-il censuré un article sur le portable oublié par Emmanuel Macron dans l’avion ? »

« Mon attention a été attirée cette nuit par un trafic inhabituel (plus de 25 personnes connectées en même temps à une heure du matin) sur l’article qu’avait rédigé Zinfos il y a deux semaines sur le demi-tour qu’avait effectué l’Airbus présidentiel dans le ciel, entre La Réunion et l’ile Maurice, parce qu’Emmanuel Macron avait oublié son portable à l’intérieur. Nos informations étaient indiscutables dans la mesure où nous avions publié un enregistrement des conversations entre la tour de contrôle et le pilote de l’avion présidentiel dans lequel ce dernier expliquait qu’il était revenu se poser à Gillot à la suite « d’un document oublié à bord ». En fait, comme nous le révélions, il s’agissait du téléphone portable personnel du président de la République. Bizarrement, aucun journal national n’a repris cette information, pas plus qu’à La Réunion d’ailleurs, alors que nos confrères ne manquent pas une occasion de mettre en exergue les gaspillages de nos ministres ou du président de la République, avec l’argent des contribuables. Et voilà donc que cette nuit, nous constatons comme nous l’avons dit, une consultation inhabituelle de cet article, quinze jours après sa publication. Tout de suite, nous pensons qu’un confrère national a sans doute -enfin- répercuté notre information […] On peut ainsi voir qu’à 1h54 du matin, il y a encore 169 personnes en train de lire Zinfos dont 31 l’article sur le portable oublié par Emmanuel Macron. Ce qui le place en première position. Très étonnant pour un article qui date de deux semaines… Un article sur Valeurs actuelles. Nous faisons une recherche sur Google à partir des mots clés « Macron téléphone oublié » et effectivement, nous tombons sur le lien d’un article de Valeurs actuelles censé avoir été publié hier et intitulé : « La Réunion : Macron oublie son portable dans l’avion… qui fait demi-tour ». Plus rien sur le site de Valeurs actuelles. Ne voulant pas abandonner l’affaire, nous nous rendons sur le site du journal et effectuons une recherche avec comme mots clés le début du titre de l’article tel qu’il apparait sur Google, à savoir : « Emmanuel Macron oublie son portable ». Rien… Comme si l’article avait été retiré du site. Comment expliquer une telle chose ? Comme nous l’avons dit, nos informations étaient parfaitement vérifiées. Nous avions même publié la preuve du parcours de l’avion avec une capture d’écran d’un site spécialisé dans le suivi de tous les aéronefs et où l’on voyait précisément qu’il avait fait demi-tour au-dessus de l’océan. La seule explication serait donc une censure du journal. Il faut dire qu’Emmanuel Macron a de bonnes relations avec le journal que certains classent volontiers à l’extrême-droite, depuis qu’il lui a confié en exclusivité une longue interview exclusive dans l’avion, au retour de son voyage à La Réunion (voir la couverture du magazine ci-dessus). Peut-être en a-t-il profité pour demander à ses responsables de supprimer l’article gênant ? »

-7) 30 avril 2020 : « Agression » de Zemmour et soutien d’Emmanuel Macron

Alors qu’Éric Zemmour sort fait des courses en plein dans Paris du 45ème jour du confinement 1 en France, il se fait suivre par un excité qui l’insulte tout en se filmant sur les réseaux sociaux.

Il lui lance un « gros fils de pute ». La vidéo est devenue virale et tous les médias reprennent à l’unisson cette information en parlant « agression ». Les insultes insistantes sont bien là, le mot « agression » est en revanche trop fort. « Agression verbale » aurait plus nuancé. Peu importe. Le plus surprenant a été la surréaction de la classe politico-médiatique en plein confinement où l’actualité morose tourne qu’autour de la gestion de la crise sanitaire. D’abord, il reçoit le soutien du président du Sénat, le L.R. Gérard Larcher.

Mais ensuite, le soutien du président de la République français en personne qui l’appele. C’est Valeurs Actuelles qui révèle en tout premier l’information. Ce n’est que plus tard en faisant la promotion de son livre « La France n’a pas dit son dernier mot » sorti le 15 septembre 2021, qui n’est pas un programme politique, mais un simple roman personnel où notre cher Éric évoque ses dîners parisiens, qu’on y apprend que le président et lui auraient parlé d’immigration islamique lors de cet appel de quarantaine-cinq minutes !!! Macron lui aurait même demandé une note sur ce sujet….Zemmour se fait instrumentaliser par le pouvoir macronnien et il s’en réjouit !

-8) 29 août 2020 : la caricature Obono en esclave dans Valeurs Actuelles

« L’indignation est générale parmi la classe politique après la publication de « Valeurs actuelles » représentant la députée Danièle Obono en esclave […] Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement, déclare de son côté être « indigné par cette image ». Emmanuel Macron, lui-même, a appelé la députée. »

Faire plaisir à Obono et en même temps faire plaisir à Zemmour, la triangulation macronienne quand tu nous tiens ! Bravo Manu, les droitards et les gauchistes sont des cons instrumentalisés par un connard !

-9) 16 octobre 2020 : décapitation islamiste de Samuel Paty

« Le 16 octobre 2020, Samuel Paty, professeur d’histoire à Conflans-Sainte-Honorine, est violemment assassiné lors d’une attaque terroriste islamiste perpétrée par Adboullakh Anzorov. Dix jours auparavant, le professeur avait montré à ses élèves des caricatures de Mahomet provenant du journal Charlie Hebdo dans le cadre d’un cours sur la liberté d’expression. »

C’est un professeur de l’école public et laïque qui a été décapité à cause du manque de soutiens de ses collègues et sa hiérarchie. Cette décapitation a ébranlé toute la société française, car c’est un symbole d’un échec cuisant de l’assimilation française. C’est dans ce contexte que même les relations avec la Turquie se dégradent.

C’est cet événement qui est à l’origine du projet de loi séparatiste du gouvernement de Macron afin de mieux trianguler, car dépassé par la droite identitaire. Ce projet de loi est présenté au parlement en février 2021. La réaction clownesque du député insoumis Réunionnais démontre combien le débat est descendu bien bas :

« Je suis Malgache, je suis Africain, je suis Indien, je suis Européen, je suis tout. Je ne comprends pas ce débat ».

Jean-Luc Ratonne s’étonne sur l’interdiction du voile. Il invite les élus LR à « sortir de leur blocage » et à découvrir la société créole. Elle ne sera promulguée que le 25 août 2020 ! En attendant pour lutter contre les attentats islamistes et la montée de l’insécurité, les insoumis appellent à la créolisation… En tant que créole, je suis plus que dubitatif. Je croyais que les sociétés créoles s’étaient forgées dans la violence de la hiérarchie raciale…

-10) 26 janvier 2021 : la dissolution de Génération Identitaire, lutte contre les « séparatismes »

Alors que la lutte contre le séparatisme est devenue du jour au lendemain, la lutte contre « les séparatismes » dans les éléments de langages des ministres du gouvernement, peut-on se poser la question si Génération Identitaire a été paradoxalement dissolu en conséquence d’un attentat islamiste ?

D’abord, il faudrait remercier la « tenaille identitaire » du Printemps républicains qui est à l’origine de ce glissement sémantique. Cette fumeuse théorie, qui diabolise le terme « identitaire », met sur le même pied d’égalité des islamistes ayant tué plus de 264 personnes en France depuis 2015 et près d’un millier de blessés et des identitaires de droite avec 0 mort ?

C’est entre diabolisation et incompréhension d’avec cette comparaison de la tenaille (très déséquilibrée) que Thaïs D’Escufon, la porte-parole de Génération Identitaire, a été médiatisé dans l’émission Touche Pas A Mon Poste ! D’abord, il faut préciser que Cyril Hanouna est un « journaliste » macroniste-compatible qui ne s’est tellement jamais caché sa proximité avec le candidat-ministre en 2017, qu’il a dû présenter ses excuses à ses « chéris », ce qui est rare chez cet individu mégalomane. Il est par ailleurs souvent écouté par Macron lui-même sur l’évolution des mentalités via la température des réseaux sociaux que TPMP sondent quotidiennement dans le clash, l’hystérie et l’abrutissement joyeux.

La starification de Jean Messiha, ex-cadre du RN et porte-parole officieux de Zemmour, devenu un invité régulier de l’émission, confirme le profil électoral de l’audimat de TPMP où « les proches de la France Insoumise sont 33% à avoir regardé une émission de Cyril Hanouna au cours de la dernière semaine et les partisans du Rassemblement National sont 22% dans ce cas». Cyril Hanouna et le succès indéniable de son émission n’a dû que s’adapter au marché en invitant des individus comparable à ses 22% de sa part d’audimat. TPMP est devenu donc l’émission phare de la Macronie, si ce n’est sa pièce maîtresse, faisant la synthèse Macron-Lepeniste au niveau intellectuel bas de gamme.

G.I. n’a été qu’une victime expiatoire du gouvernement « en même temps » qui préfère dissoudre des spécialistes de l’agit-prop pacifique en tant que « Greenpeace de droite » sur la question migratoire, que plutôt dissoudre des groupuscules vraiment violents et extrémistes tel que des antifas, ou islamistes.

En février 2020, j’ai rejoint la manifestation de soutien contre la dissolution de Génération Identitaire en tant que souverainiste de gauche en tant qu’observateur, exactement au même titre que j’ai été la semaine d’ensuite à la place de la République en soutien aux Antillais pour alerter l’opinion public lié au scandale du chlordécone. En tant qu’ultramarin sensible aux divers sujets peu médiatisés de nos territoires souvent oubliés, j’étais également fin janvier 2020 devant le ministère des Outre-Mer avec différents collectifs antillais à dénoncer les injustices faites en Outre-Mer. Quelle ne fut pas ma surprise d’y croiser mon ancien mentor médiatique chevènementiste, Florian Philippot social souverainiste également, pour soutenir Génération Identitaire, malgré ses divergences identitaires, au nom de la liberté d’expression.

Quoiqu’il en soit, malgré tout l’agitation autour de cette séquence médiatique, il n’en demeure pas moins que GI ait été bien dissous le 3 mars 2021 suite à la décapitation islamiste de Samuel Paty….

-11) 19 mai 2021 : Manifestation en soutien des policiers

Le brigadier Éric Masson est tué le 5 mai 2021 à Avignon au cours d’une opération anti-drogue. Une marche citoyenne est organisée en soutien aux forces de l’ordre devant l’Assemblée nationale à Paris le 19 mai. Alors que la présence de plusieurs personnalités politiques un peu de tout bord y est, sauf les insoumis, on notera la présence de Darmanin le ministre de l’Intérieur en personne qui manifeste contre sa propre inaction…

Le démographe Emmanuel Todd doit jubiler, sa prophétie sur le « Macron-lépénisme » se réalise sous ses yeux. Ce concept toddienne a été élaboré suite du mouvement des Gilets jaunes dans son dernier essai « Les Luttes de classes en France au XXème siècle » publié en début 2020 (j’étais à sa séance de dédicaces). Le site le Comptoir résume l’idée de son dernier ouvrage en ces termes :

« Outre le fait que l’inscription territoriale du parti lepéniste ne correspond pas à celle des Gilets jaunes, son score aux élections européennes de 2019 (23,3%) a baissé par rapport à celles de 2014 (24,9%). Concernant l’attitude du Rassemblement National, par-delà les tentatives de récupération du mouvement, il a en réalité accepté la répression macroniste alors qu’il avait le pouvoir de la faire cesser, 50% des forces de l’ordre votant pour le RN. L’évolution du Rassemblement national mais également celle de la France insoumise les éloigne des Gilets jaunes, la première par un retour aux questions identitaires, la seconde par un retour à la petite gauche au détriment du populisme. »

Le concept du « Macron-Lepenisme », que je parodie dans cet article, peut se résumer dans cette simple idée : « la police cogne pour Macron et vote pour Le Pen » !

Darmanin, ministre macroniste et Bardella, eurodéputé du R.N. sont tous les deux présents (Marine Le Pen était en campagne régionale à Bordeaux), pour le plus grand bonheur d’Emmanuel Todd. Mais c’est là que le bas blesse. Valeurs Actuelles titre très justement : « A la manifestation de soutien à la police, Éric Zemmour tente son premier bain de foule » ! Eric Zemmour a ensuite commenté cette manifestation sur Cnews avec ces drôles de propos :

« #ManifPolice : une ambiance très chaleureuse, avec un mélange de classes sociales, de tous les âges. Un peu gilet jaune. C’était très bon enfant. »

Que la manifestation aurait rassemblé toutes origines sociales est intrigant ! Sachant que Paris regorge des catégories sociales les plus aisées. Manifester en faveur des policiers dans un quinquennat ayant réprimé le plus manifestant depuis mai 68 est devenu tendancieusement incongru. Mais il est certainement plus logique que si cela était en parti vrai, c’est dû principalement par la présence des familles de policiers y étaient massivement présent. Que l’ambiance était chaleureuse, je peux bien croire avec la présence de Jean Lassalle ou encore Jean-Marie Bigard. Mais associer « gilet jaune » et ambiance « bon enfant » est scandaleux pour tout les éborgnés et autres blessés est complètement indécent…

Est-ce que Zemmour et toute sa clique de droite vont-ils évoquer le fait que la police ait été exceptée de la réforme des retraites, comme l’obligation vaccinale par Macron ? Vont-ils condamner « la prime gilet jaune » des policiers mobilisés pour avoir réprimé les manifestants ? Est-ce que Zemmour ne serait-il pas en train de caresser démagogiquement le réflexe légitimiste bourgeoise et les policiers ? Est-ce que VA essaie d’envoyer un message implicite à propos de Zemmour qui quitterait ses habilles de journaliste en se métamorphosant en personnalité politique souriant et plus convivial ?! Est-ce que Zemmour, Cnews et Valeurs Actuelles ne seraient-ils pas en train de se foutre de nos gueules ?! Je crois que la question est vite répondue…

La douce transition Macron-Zemmouriste, avec la bénédiction du Père Philippe

-12) 21 juin 2021 : fête de la musique :

Alors que la jeunesse francilienne fêtait la fin du couvre-feu pour la fête de la musique, Zemmour continue de prêcher sur Cnews avec des arguments complètement fallacieux deux jours plus tard :

« Les violences qui ont eu lieu durant la fête de la musique ne sont pas autre chose que ce que l’on vit en permanence, c’est-à-dire l’ensauvagement de la société française par l’invasion migratoire. »

La tyrannie sanitaire ou le sanitaire correct des élites politico-médiatiques se fait sentir. Justifier le coup de force sécuritaire alors que la jeunesse parisienne fêtait tranquillement la fin des restrictions en termes d’horaire est une malhonnêteté sans nom. Zemmour est prêt à sacrifier la jeunesse à coup de matraque pour le bien de ses maîtres de Davos ! Quelques jours plus tard, les jeunes versaillais ont vécu la même répression policière, c’est toujours le problème de l’immigration et l’ensauvagement où la tyrannie sanitaire est-elle en roue libre ?

Zemmour, avec la rumeur de sa candidature qui plane autour de lui, enterre de facto la prophétie toddienne du Macron-lepénisme, en faisant émerger le Macron-Zemmourisme. La monde des médias de droite dure et de la vedette Zemmour n’était un combat culturel comme force d’appoint pour aider Marine Le Pen aux présidentielles, mais était là uniquement pour capter l’attention de l’électorat lepéniste et promouvoir l’un des plus parfaits laquais de la bourgeoisie versaillaise. Même Marine Le Pen serait tombé dans ce piège par hypnose médiatique, elle disait naïvement concernant le succès de Zemmour à Cnews en début 2020 :

« Pour Marine Le Pen en tout cas, CNews participe à « recréer les conditions du débat » politique avant la présidentielle de 2022 », sous-entendu en faveur pour elle. La nouvelle triangulation, c’est le jeu de la chaise musicale entre Macron, Zemmour et Bolloré, mais sans elle. Cette droite bourgeoise serait prête à commettre les mêmes erreurs du passé au nom de l’obsession sécuritaire petit-bourgeois issu de la Commune.

-13) 16 juillet 2021 : Macron à Lourdes.

C’est une première pour un chef de l’état français depuis le Maréchal Pétain sous le régime très controversé de Vichy. Ne serait-il pas dans la continuation de sa drague électorale envers la bourgeoisie de droite catholique nostalgique du Maréchal ?

 « Avant lui, plusieurs présidents, comme Jacques Chirac et François Hollande, s’étaient rendus à Lourdes, mais sans visiter officiellement le sanctuaire. »

Il s’est fait même prendre en photo dans une posture où il imiterait la posture d’un pieux qui prie. Il avait déjà fait polémique en rendant hommage au Maréchal Pétain de la 1ère guerre mondiale, et non celui de la 2ème… La réhabilitation de Pétain est amorcée médiatiquement depuis 2014 par un certain Zemmour…

Je conclurai sur cette série des 13 actes politico-médiatique du Macron-Zemmourisme par la phrase de ce courageux homme sensé, injustement et violemment évacué par le service d’ordre de Macron, parmi des catholiques cocus obnubilé par la lumière médiatique de ce président si obscure :

« Monsieur le Président, honte à vous, c’est un scandale, vous êtes un athée primaire, Monsieur le Président ! Vous n’avez aucune raison d’être… »

CONCLUSION :

Là ! Il est là, le glissement droitier de la fin du quinquennat Macron ! Ce n’est qu’un leurre médiatico-sémantique alimenté par le théâtre politique pour maintenir l’attention du peuple français intellectuellement paralysé. Hormis d’avoir recruté des anciens cadres des Républicains, le gouvernement macroniste contient un petit-fils de tirailleur algérien à l’Intérieur qui met publiquement en scène ses origines, tout en omettant de dire qu’on a un ministre fils d’un pied-noir à l’Éducation nationale. Macron veut asphyxier la primaire LR, en débauchant ces candidats dans son potentiel gouvernement de deuxième mandat s’il serait élu. C’est dans ce but que le parti « Horizon » d’Edouard Philippe est lancé à Havre, comme surrcusale aspirant les futurs cadres du parti satellite LR prêt à migrer définitivement pour le parti présidentiel, car La République En Marche est une coquille vide. C’est dans ce contexte que le fidèle toutou de Bruxelles, Michel Barnier en visite dans le département ultramarin de La Réunion affirme d’être en accord avec la casse sociale de Macron cernant ces brutales réformes concernant le chômage ! Mais c’est en autre aussi l’enjeux de qui sera le plus loin dans l’aplaventrisme entre Valérie Pécresse et Xavier Bertrand pour être le plus macron-compatible en faisant de la démagogique sanitairement correct auprès de l’électorat boomer de droite.

La prétendue « droite radicale » derrière Zemmour se centrise économiquement pour mieux masquer la soumission de la droite face au vrai pouvoir que sont des instances mondialistes, car le monde d’après sera « magnifique », ayez confiance… En attendant, le vrai clivage populiste/mondialiste dépassant la gauche/droite que le couple Macron/Zemmour a réactivé, avec l’impossibilité d’une forte mobilisation des classes populaires lors des prochaines présidentielles de 2022 qui pourraient plonger dans une abstention record. La traduction politique populiste cherche toujours sa voix…

Mais heureusement que le boomer Jean-Yves Le Gallou est là avec ces articles politiquement incorrects et très engagés en faveur de la candidature Zemmour : « Pour une fois, les élections présidentielles promettent d’être passionnantes. Et c’est à droite que les grands enjeux se posent ». Pendant que le régime d’apartheid sanitaire avance à grands pas, les petits-bourgeois collaborent à ce cirque médiatique. Ils trouvent une certaine jouissance en se faisant enc*l*r bien profondément… En attendant, la casse sociale avance à visage découvert contre le petit peuple de France et de Navarre… Si vous ne connaissez pas le magazine libéral-conservateur l’Incorrect proche de l’Avant-Garde et de Marion Maréchal voulant l’union des Droites, vous avez sûrement dû entendre l’une de ces anciennes éditorialistes débiter ceci sur LCI :

« Et la première te dit, ‘j’ai deux enfants, je suis seule, je suis au SMIC’. Et je comprends très bien qu’elle ne s’en sorte pas, c’est sûr qu’elle ne s’en sort pas à ce niveau-là. Mais je ne connais pas son parcours de vie à cette dame, qu’est-ce qu’elle a fait pour se retrouver au SMIC ? Est-ce qu’elle a bien travaillé à l’école ? Est-ce qu’elle a suivi des études ? Et puis si on est au SMIC, et bien il ne faut peut-être pas non plus divorcer dans ces cas-là. À un moment donné, quand on se rajoute des difficultés sur des difficultés, et des boulets sur des boulets, on se retrouve avec des problèmes […] Je ne dis pas que c’est forcément elle qui a divorcé, peut-être que son mari l’a quittée, mais à un moment on assure ses arrières aussi. Il faut prendre sa vie en main, arrêter de se plaindre, et arrêter d’empiler les difficultés »

Elle avait réagi suite au tollé de ces propos en affirmant le fin fond de sa pensée sur Twitter : « Je mets les points sur i. Chacun est responsable de ses parcours de vie. Tu as fait le mauvais choix de boulot, tu as fait le mauvais choix de mec, tu assumes. Ce n’est pas à l’Etat d’arranger tes problèmes.  #GiletsJaunes »

Le syndicat étudiant la Cocarde a su répondre avec brio expliquant l’angle-mort de classe de cette femme individualiste : « Thatcher, qui venait également d’un milieu modeste, comme Julie Graziani se sont faites les porte-parole d’une bourgeoisie conservatrice qui, au fond, cherche avant tout à défendre ses intérêts tout en se donnant bonne conscience en allant manifester une fois de temps en temps pour la famille ou pour la vie. Une bourgeoisie qui aime se convaincre qu’elle a mérité d’être là où elle est, car chacun est responsable de son sort. Une bourgeoisie qui a des convictions une fois de temps en temps, mais qui finit par voter Macron parce que, finalement, il ne défend pas si mal ses intérêts. Une bourgeoisie mentale qui pense n’avoir rien à faire avec le reste de la société, avec ces « salauds de pauvres » qui ne se bougent pas et ne font que réclamer, qui représente l’exact inverse de la mentalité aristocratique. Julie Graziani, avec son mépris affiché des « sans-dents », avec son dédain décomplexé envers les pauvres, est comme le symptôme de cette droite dont le principal but est qu’on ne touche surtout pas à son porte-monnaie. »

Pour en revenir définitivement sur le rapprochement mortifère entre la droite de gouvernement et la droite de la droite, il s’est en parti déjà réalisé par le ralliement symbolique d’un ancien ministre de Nicolas Sarkozy à Marine Le Pen, bien sûr depuis que cette dernière ait abandonné l’idée du Frexit et la critique de l’Euro. Les cadres du RN ont commenté l’arrivé de Thierry Mariani par ces propos :

« Il est assez libéral, mais on a toujours défendu la liberté d’entreprendre. On demande juste un Etat fort, qui régule et qui protège. Et puis le départ de Philippot, qui était le plus étatiste d’entre nous, peut être de nature à le rassurer »

Ce dernier a affirmé concernant Jean-Marie Le Pen : « Quand il dirigeait le FN, j’étais plutôt d’accord sur les questions économiques, mais pas sur le reste. Avec Marine Le Pen, c’est un peu le contraire ».

Le piège hypnotique Macron-Zemmouriste se renferme sur nous, surtout sur ceux atteint de cécité de classe social et de classe d’âge. Mes salutations les plus distinguées vont au grand Méchant Le Gallou et à Jean-Marie Le Pen en personne prêt à soutenir la bulle médiatique Zemmourienne.

Communions une fois pour toutes avec notre cher premier président « socialiste » de la Vème République :

 « La Droite a des intérêts, peu d’idées, et les idées de ses intérêts. Elle se divise, comme en botanique, en grandes espèces : Droite populaire et Droite classique, plus quelques variétés. Comme le bonapartisme, le gaullisme assure la fonction intermittente de la droite populaire. Le giscardisme, lui, s’inscrit dans une tradition qui n’a guère connu d’éclipses depuis bientôt deux siècles. », 1980.

Le Macronisme est du Giscardisme radicalisé en pleine paupérisation généralisée et Zemmour, c’est la droite des intérêts qui n’a aucun programme commun à offrir si ce n’est la critique de l’Islam. Faire enlever un voile ne permet pas de lutter contre l’immigration et encore moins comme la tyrannie mondialiste actuelle. Tout ce cirque entre une femme d’origine marocaine et un journaliste d’origine algérienne ne me concerne pas. Merci Valeurs Actuelles de donner du crédit à la fausse transition droitière du pouvoir macronienne et à « élever » le débat avec leur prophète en carton, en évitant de critiquer la réelle grande réinitialisation mondialiste qui a lieu sous nos yeux avec des mesures de plus en plus liberticides…

Les Guadeloupéens ont beau légitimement refusé la discrimination sociale du pass sanitaire sur fond d’une profonde crise sociale, mais Zemmour revient à son unique sujet : « Éric Zemmour estime qu’il faut « remettre cette épidémie à sa juste mesure » et que la question du pass sanitaire permet à Emmanuel Macron de « changer de sujet » pour ne pas parler d’immigration qu’il considère être un « sujet majeur ». »

On y envoie des renforts des forces de l’ordre de l’Hexagone… Donc respectons le parti de l’ordre avec le réflexe légitimiste des citoyens intellectuellement endormi, VIVE LE MACRON-ZEMMOURISME !

Macron est un virus, une dissonance cognitive dans la perception des Français dans le réel. Son brouillage incarné par sa fétiche expression « en même temps » fait de lui un parasite du cerveau des Français. La droite française, comme la gauche, veulent voir dogmatiquement ce qu’ils ont envie de voir. Dans tous les cas, Macron une dissonance cognitive. Le nier pour son propre agenda politique en continuant de scander les poncifs « la droite » ou « la gauche » est déjà une forme d’aliénation signifiant qu’on est prisonnier au royaume libérale-libertaire de Macronie.

En attendant, je continuerai de lire Valeurs Actuelles pour pouvoir mieux la critiquer et je continuerais de lire Marianne pour pouvoir mieux m’informer. Je pense que Patrick Buisson est paradoxalement plus audible auprès du lectorat de gauche populiste que celui du lectorat droitier qui ne pense qu’à son porte-monnaie : « L’union des droites est un schéma obsolète. Le vrai clivage est entre libéraux et anti-libéraux ».

PS : signé un souverainiste de gauche qui ne renie pas ses amis de droite parisienne et encore moins ceux de gauche réunionnaise. J’assume mes diverses acclimatations de kafméléon, car ma cohérence idéologique ouvre les portes de la réconciliation via une créolisation politique…

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